La zeuzère
La zeuzère (ou "sésie du pommier") est un papillon de nuit dont les chenilles percent les rameaux des arbres fruitiers, affaiblissant leur structure et provoquant un dessèchement partiel ou total des branches attaquées. Elle est reconnaissable à son corps blanc ponctué de taches noires et à ses ailes partiellement transparentes.
La femelle pond jusqu'à 1000 œufs dans les crevasses de l'écorce. Les jeunes chenilles pénètrent rapidement dans les branches, où elles creusent des galeries profondes. Leur développement peut durer jusqu’à deux ans. La nymphe forme un cocon dans le bois, d’où émerge l’adulte en été, principalement en juin-juillet. Les adultes volent surtout la nuit.
- Galeries internes : affaiblissement des branches et risque de casse
- Entrées de maladies : les galeries favorisent l’installation de champignons pathogènes
- Dessèchement partiel ou total de branches charpentières
- Impact esthétique et productif sur les arbres fruitiers et ornementaux
Méthodes préventives :
- Surveiller les arbres au printemps et en été
- Tailler et brûler les branches infestées
- Utiliser des pièges lumineux ou à phéromones pour suivre les vols
Traitements curatifs :
- Injection directe d’insecticide biologique ou d’huile essentielle (clou de girofle, neem) dans les galeries
- Introduction de Trichogrammes pour parasiter les œufs (biocontrôle)
- Bacillus thuringiensis sur jeunes chenilles (action limitée dans le bois)
La zeuzère attaque principalement les pommiers, poiriers, pruniers et noyers, mais peut également toucher des essences ornementales comme le tilleul ou le lilas. À ce jour, aucune variété fruitière n'est véritablement résistante à la zeuzère, mais les jeunes arbres et les arbres vigoureux semblent mieux supporter les attaques. Les formes palissées ou conduites en espalier facilitent l’inection précoce.
Répandue en Europe depuis le XVIIIe siècle, la zeuzère était redoutée des arboriculteurs pour sa discrétion et sa capacité à affaiblir durablement les arbres. En Picardie, on la surnommait parfois "le ver des branches" dans les anciens traités d’arboriculture. Les dégâts de ce papillon expliquent aussi certaines tailles drastiques pratiquées autrefois au début de l’hiver.